La méthode BarsottiJacques Sudre 59 ans

J’étais un homme d’un courage et d’une force extraordinaire menant trois vies de front : ma carrière professionnelle où j’exerçais mes dons de perfectionniste, mon engagement politico-syndical de militant CFDT où je cumulais plusieurs mandats, et ma vie familiale avec ce qui restait.

C’est impressionnant comme j’ai travaillé pour la cause et pour mon entreprise au détriment de mon équilibre individuel et familial, le jour, la nuit, la semaine, le week-end.

Si un matin du 17 octobre 2011 je suis tombé dans mon bureau sans être capable de me relever, c’est que j’étais usé, une digue avait cédé. Trente ans de lutte, de victoire et de déception, quelque chose de vital s’était brisé en moi. Mon corps avait dit stop, j’étais cramé.

Tombé au fond du trou, avec pour béquille des antidépresseurs et des anxiolytiques, j’ai commencé à retravailler 6 mois après, porté par une euphorie artificielle. Trois fois j’ai arrêté le traitement chimique, trois fois je suis retombé.

La dernière fois en 2015, j’ai décidé de me sortir de ce cercle infernal. J’ai commencé une psychothérapie comportementale et cognitive qui m’a amené doucement vers la relaxation puis la méditation. J’ai fait de la place à mes loisirs et au sport.

Une fois par semaine, séance de renforcement musculaire avec un coach professionnel, alterné avec du running, mon corps revivait et mon esprit suivait. Au début je me suis fait violence, les séances m’exténuaient, puis mon corps a pris goût à l’effort et je courais deux fois par semaine.

L’an dernier en 2017, j’ai couru les 20 kms de Paris en 2 heures et 6 minutes, les 10 kilomètres de la Vanvéenne en 1 heure, le running est devenu mon plaisir. Les antidépresseurs sont loin derrière moi, ma vie s’est équilibrée, je me sens fort physiquement et je rêve de courir plus vite.